
Le système de pilotage automatique Super Cruise de General Motors a été introduit en 2015 sur des modèles de Cadillac.
© General Motors
Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Pour la quasi-totalité des acteurs, l’heure n’est plus aux promesses de Gascons – comme celle, réitérée par Elon Musk en juillet, de voir arriver un véhicule 100 % autonome en 2020. Il s’agit désormais de développer des produits et services fondés sur une autonomie restreinte. Un objectif moins ambitieux mais qui pourrait déboucher sur des offres commerciales. Focus sur cinq cas d'usage.
Pilote automatique sur autoroute : toujours sous la supervision du conducteur
Mauvaise nouvelle pour Tesla : en juillet, un tribunal de Munich lui a interdit d’utiliser le nom Autopilot pour son système d’assistance à la conduite sur autoroute en Allemagne, jugeant qu’il s’agissait d’une publicité mensongère laissant croire que l’option permettrait de rouler sur autoroute sans conducteur. Une décision peu au goût de son dirigeant, Elon Musk, qui s’est empressé de préciser que le nom venait de la fonction pilote automatique d’un avion qui nécessite, elle aussi, un humain derrière les commandes.
Si le système de régulation de distance (adaptative cruise control, ou ACC) est proposé sur certains véhicules depuis le début des années 1990, et le maintien de trajectoire depuis les années 2000, Tesla a été l’un des premiers constructeurs à combiner ces fonctions dans son Autopilot, lancé sur la Model S en septembre 2014. Aujourd’hui, il en propose une version améliorée, avec notamment l’insertion, la sortie et le changement de voie en autonomie, le parking automatisé ou la réaction du véhicule aux feux de signalisation. La plupart de ces options sont néanmoins interdites en Europe.
Le Super Cruise de General Motors classé en tête
Pour autant, Autopilot n’est peut-être pas le meilleur système de pilote automatique sur autoroute du marché. En octobre 2018, Consumer Reports plaçait en tête de son classement le Super Cruise de General Motors, introduit en 2015 sur des modèles de Cadillac. Selon l’association, l’Autopilot (classé deuxième) peine à entretenir la vigilance du conducteur. Une quinzaine d’accidents de la route l’impliquant font actuellement l’objet d’une enquête de la part du National transportation safety board (NTSB), le régulateur américain. Le ProPilot Assist de Nissan et le Pilot Assist de Volvo terminaient respectivement troisième et dernier de ce classement.
Pour l’instant, tous ces systèmes demandent au chauffeur de superviser son véhicule et d’être prêt à reprendre le contrôle à tout moment, critères synonymes d’une autonomie de niveau 2. Si l’ONU a ouvert la porte à des fonctions de niveau 3 (sans supervision du chauffeur) via un règlement adopté par une soixantaine de pays en juin, elle y ajoute une contrainte supplémentaire : la limitation de vitesse à 60 km/h.
Transports publics autonomes : vers une vitesse de croisière à 10 km/h
L'Autonom Shuttle Evo de Navya effectue des trajets sur le Centre national de tir sportif de Châteauroux. (PhotoPQR/La Nouvelle République)
Grâce aux voies dédiées, à la faible vitesse et à la possibilité de superviser toute une flotte de véhicules, la tâche est plus aisée. Après pléthore d’expérimentations dans le monde est venu le temps du déploiement. Navya a annoncé début juillet le lancement officiel d’un service commercial de navette autonome de niveau 4 au Centre national de tir sportif (CNTS), à Châteauroux (Indre), pour transporter les athlètes et les visiteurs entre le parking et l’accueil. Testé avec Keolis depuis le 22 juin, le parcours de 1,5 km sera assuré par l’Autonom Shuttle Evo, capable d’atteindre des pointes de vitesse de 18 km/h.
Un défi de taille
Si ce premier trajet commercial sans opérateur de sécurité à bord du véhicule a fait bondir l’action de Navya en Bourse, il[…]
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