Pièce maîtresse du projet de contournement routier de l'agglomération de Meaux, le viaduc éponyme de 1200 m de long - qui reliera, en aval de Meaux, les rives est et ouest de vallée de la Marne - est constitué d'un tablier mixte (acier-béton) novateur, mis au point par le département R&D de l'entreprise Razel du groupe Bilfinger Berger. Depuis plusieurs années, les ingénieurs essayaient effectivement de remplacer, dans le cas des ponts béton traditionnels constitués d'une poutre continue en forme de caisson creux, les âmes classiques par d'autres types de structures, plus performantes, aux formes diverses et variées.
Le béton est un matériau qui résiste mal au cisaillement. D'où la nécessité, lorsqu'il est employé dans la construction d'âmes verticales, d'accroître l'épaisseur de celles-ci tout en augmentant le ratio d'armatures passives. Conséquences : des réalisations délicates et coûteuses, le surpoids n'apportant, par ailleurs, aucune efficacité supplémentaire du point de vue de l'inertie de l'ouvrage, du fait de la proximité des âmes par rapport au centre de gravité du tablier.
Une meilleure adéquation aux sollicitations
Le viaduc de Meaux utilise des âmes verticales métalliques "plano-tubulaires", formées d'une succession de panneaux en tôles planes entre lesquels sont interposés des tubes métalliques verticaux ovalisés venant se connecter aux hourdis béton, supérieur et inférieur. Cette structure assure une bonne transmission des contraintes de cisaillement en conférant à l'ouvrage une parfaite résistance aux efforts tranchants. La poutre, plus légère qu'une structure classique du fait de l'amélioration du rendement de la section (la précontrainte ne se transmet pas aux âmes) garantit, par ailleurs, une plus grande durabilité de l'ouvrage du fait d'une meilleure adéquation des matériaux aux sollicitations appliquées.
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