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L'absence de curiosité est un vilain défaut. C'est aussi une menace majeure pour nos sociétés européennes. Dans un monde en mutation, la peur de l'inconnu est une réaction compréhensible. Elle n'en doit pas moins être combattue, à l'heure où ce n'est qu'en s'aventurant hors des sentiers battus que l'on peut espérer relever les défis économiques, sociaux, énergétiques, technologiques, écologiques qui se présentent à nous. Si la récente annonce du prochain départ dans l'espace du Français Thomas Pesquet a suscité un tel enthousiasme, c'est peut-être justement parce que nous éprouvons le besoin de renouer avec la soif qui animait les découvreurs de nouveaux mondes et les poussaient à abandonner toutes leurs certitudes pour partir, comme un vol de gerfauts, à la recherche de fabuleux métaux et d'étoiles nouvelles...
Avons-nous su garder intact ce désir de savoir, d'explorer, de découvrir ? Dernièrement, la compagnie Hess oil s'est vu interdire l'exercice du droit à effectuer des forages exploratoires conventionnels dans le sous-sol Seine-et-Marnais. Elle avait pourtant dûment obtenu cette autorisation en 2012. Cependant, pour le tribunal, l'augmentation des connaissances sur les ressources disponibles est inutile, puisque l'exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique de la roche-mère est interdite.
Sans même se prononcer sur le choix de ne pas exploiter ces ressources, on ne peut que regretter celui d'adopter l'attitude des trois petits singes en ne laissant rien dire, rien voir, rien entendre des conséquences que pourrait avoir le choix inverse. Surtout, ne pas savoir ! Étrange en droit, ce procès d'intention, puisqu'il faut bien l'appeler ainsi, pourrait s'avérer regrettable en fait, si les alternatives technologiques sur lesquelles planchent les exploitants devaient arriver à maturité...
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