
© P. Guittet
Les technologies du big data investissent tous les métiers de l'industrie aéronautique. A l'approche du salon du Bourget, qui se tient du 15 au 21 juin, nous avons mené l'enquête sur cette déferlante. Découvrez-en les promesses, de la conception à la maintenance, de la production à la maîtrise de la consommation, la gestion du trafic ou la sécurité.
Une académie des analytics chez Airbus Helicopters, une entité big data chez Safran, une nouvelle offre Microsoft dédiée à l'aéronautique, un partenariat entre IBM et Pratt & Whitney... Depuis quelques mois, les initiatives liées à l'analyse des données se multiplient dans l'industrie aéronautique. Le secteur, qui a curieusement mis un peu de temps à adopter les technologies du big data, en fait désormais un axe stratégique de développement.
61 % des acteurs de l'aéronautique ont ainsi fait du big data une priorité pour 2015, selon un rapport de General Electric et Accenture. Bien gérer les gros volumes de données générées par l'industrie aéronautique dans son ensemble est en effet porteur de promesses tous azimuts.
Chez Airbus, le big data permet, par exemple, de réduire la durée des campagnes de vols d'essai tout en analysant un nombre croissant de paramètres. Le programme européen Sesar (Single europen sky ATM research) doit, quant à lui, permettre d'optimiser le trafic aérien, en réduisant le gaspillage de carburant et en améliorant la sécurité. Toujours en matière de sécurité, l'entreprise de télécommunications Inmarsat planche sur un service de «boîte noire dans le cloud», pour récupérer directement les données envoyées par l'avion lors de la détection d'un événement catastrophique, au lieu d'avoir à retrouver a posteriori un boîtier soumis à rude épreuve lors d'un crash.
Côté maintenance, le big data doit permettre de basculer dans une approche prédictive, pour réduire le temps d'immobilisation des appareils. Enfin, outre des gains de productivité, l'adoption du big data fait évoluer les business models, qui demain seront davantage centrés sur la disponibilité et l'usage que sur le seul produit. Des perspectives qui pourraient permettre à certains acteurs de grignoter de nouvelles parts de marché. Encore faut-il relever les défis technologiques associés, qui consistent à extraire, analyser et visualiser des données dont le volume et l'hétérogénéité ne cessent de croître. Une mutation en profondeur, dont nous vous proposons de découvrir les promesses et les défis dans ce dossier.