Citée comme « modèle de coopération internationale », la Station Spatiale Internationale a pourtant bien du mal à tenir ses promesses et son fonctionnement pourrait même être remis en cause.
Les chefs des agences spatiales participant au projet de la Station spatiale internationale (ISS) vont se réunir le 5 décembre à Tokyo pour évoquer les problèmes de financement de l'ISS, a indiqué le chef de l'Agence aérospatiale russe (Rosaviakosmos) Iouri Koptev.
Rosaviakosmos et l'Agence spatiale européenne (ESA) avaient exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude sur l'avenir de la station, en raison de la diminution du financement de l'ISS par Washington.
Ces problèmes budgétaires, qui entraînent le report de la construction du module de secours américain ont conduit à réduire l'équipage de l'ISS à trois personnes au lieu de six ou sept. Ce sous-effectif revient à réduire de 85% le temps d'exploitation scientifique de la station, fruit d'une collaboration de 16 pays, dont les Etats-Unis, la Russie, le Japon, le Canada et la France, et d'un coût qui devrait dépasser 60 milliards de dollars.
Rosaviakosmos avait par ailleurs affirmé début octobre qu'elle n'arrivait plus à financer la construction des vaisseaux spatiaux pour maintenir en vie l'ISS. La Russie qui s'était engagée en 1998 à lancer six vaisseaux cargo Progress et deux vaisseaux Soyouz par an n'enverra que deux Progress en 2003, et peine à trouver l'argent pour construire ses vaisseaux Soyouz. L'agence Russe comptait notamment sur les rentrées d'argent procurées par un troisième touriste de l'espace.
Le directeur de la partie russe de l'ISS, Valeri Rioumine, avait même envoyé une lettre à la Nasa pour proposer de "suspendre temporairement" l'exploitation de la station. Les agences européenne (Esa) et japonaise (Nasda) ont également souligné le potentiel commercial de la station. PhB