
Course à l'exascale, calcul quantique et intelligence artificielle, le supplément Simulation d'Industrie & Technologies / L'Usine Nouvelle explore les nouveaux horizons du calcul intensif et de son usage par les industriels.
Alors que le supercalculateur américain Aurora fait la course en tête vers l'exascale - un milliard de milliards d'opérations par secondes-, l'Europe est passé à l'offensive avec l'initiative EuroHPC, qui a rallié 18 pays et décroché un budget de 1 milliard de d'euros.
« Un moteur de reconquête», selon la commissaire européenne au Numérique, Mariya Gabriel, qui vise non seulement à doter l'Europe de machines exascale mais aussi d'un processeur made in Europe pour s'affranchir de la dépendance technologique envers les Etats-Unis.
La prise de conscience est générale : le calcul intensif est un enjeu stratégique. Notre entretien avec Eric Landel, expert leader simulation et modélisation numérique de Renault, le montre bien. Le constructeur a industrialisé sa simulation dans une Model Factory qui a atteint des performances inégalées pour la conception de la Clio 5.
Hybridation simulation-IA
Le cas de Renault illustre aussi l'hybridation en cours entre simulation et intelligence artificielle. Cette dernière, particulièrement gourmande en calcul dans sa version deep learning, profitera en France du supercalculateur de 14 pétaflops et 1044 GPU (processeurs graphiques) installé au centre de calcul Idris du CNRS, à Saclay (Essonne), début 2019.
Autre évolution de taille : la simulation se frotte d'ores-et-déjà au calcul quantique. Sans attendre d'encore hypothétiques ordinateurs quantiques, des industriels comme Total et EDF se lancent dans l'étude des technologies NISQ et de leurs applications. Ces systèmes de quelques dizaines de bits quantiques bruitées que savent presque produire IBM, Google et consorts devraient déjà pouvoir accélérer des calculs cruciaux.