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Une étude américaine rapportée par nos confrères du Journal de l’environnement (JDLE) démontre une activité de perturbation endocrinienne du bisphénol S (BPS) à faible dose. D’après d’autres travaux que nous rapportions en septembre dernier, celle-ci resterait néanmoins inférieure à celle du bisphénol A (BPA).
La substitution du BPA dans les emballages ou les tickets de caisse n’est décidément pas aisée. Son remplacement un peu rapide par le BPS avait été d’abord pointé du doigt, à cause du faible nombre d’études disponibles sur ce type de bisphénol, comparativement au monomère du polycarbonate.
Les travaux dont le JDLE se fait l’écho, en mettant en évidence des effets toxiques chez le rat, semblent donner corps à ces inquiétudes. D’autant qu’une autre étude parue à l’été 2012 dans Toxicology in Vitro a montré « que l’activité œstrogénique du BPA et du BPS sont d’une force comparable », rapporte le quotidien en ligne.
Reste que ce constat ne semble pas partagé par l’ensemble de la communauté scientifique. « Le bisphénol S […] montre une affinité assez faible pour les récepteurs aux estrogènes », nous affirmait encore il y a quelques mois William Bourguet, chercheur Inserm à Montpellier, sur la base d’études moléculaires in vitro.
Les industriels désireux de vouloir passer au BPS se retrouvent donc à devoir trancher entre des résultats expérimentaux contradictoires, même si les travaux des chercheurs montpelliérains sur le BPS n’ont pas encore été publiés.