
Le projet Loon consiste à déployer une flotte de ballons dans la stratosphère à 20 kilomètres d’altitude, soit deux fois plus haut que les avions et les phénomènes météorologiques, qui se situent souvent dans la troposphère.
Le géant de la Silicon Valley vient de nouer un partenariat avec les trois principaux opérateurs télécoms d’Indonésie pour tester ses ballons stratosphériques. Seuls 17 % des habitants de l'archipel auraient actuellement accès à Internet. Les tests débuteront dès 2016.
Alphabet (ex-Google) est bien décidé à connecter le monde grâce à son projet Loon, né en 2013 au sein du Google X Lab. Après avoir mené des essais à petite échelle au Brésil, en Australie et en Nouvelle-Zélande, la firme de Mountain View vient de signer un accord avec les trois principaux opérateurs télécoms d’Indonésie (Indosat, XL Axiata et Telkomsel), où vivent 250 millions de personnes.
Selon la MIT Technology Review qui rapporte l'information, cet accord vise à tester, dès 2016, les ballons stratosphériques afin de proposer aux habitants un accès à un Internet sans fil haut débit depuis leur smartphone et les autres terminaux utilisés par les abonnés. Selon la Banque mondiale, 17 % de la population indonésienne n’aurait toujours pas accès à Internet. Or, l’éloignement géographique des 17 000 îles de l'archipel et la présence d’épaisses forêts tropicales rendent complexe et très coûteux le déploiement de réseaux de fibres optiques et d’antennes-relais pour les téléphones mobiles.
Pour rappel, le projet Loon consiste à déployer une flotte de ballons dans la stratosphère à 20 kilomètres d’altitude, soit deux fois plus haut que les avions et les phénomènes météorologiques, qui se situent souvent dans la troposphère. L’objectif est de fournir un Internet sans fil à haut débit grâce à la technologie LTE dans les zones les plus reculées de la planète.
Pour l’heure, Alphabet n’a pas donné davantage de détails sur une date précise de lancement, ni sur la localisation exacte des tests et les zones couvertes. De leur côté, les opérateurs n’ont pas mentionné à quel prix sera proposé le service. L’enjeu de ces essais consiste à faire voler les ballons en "troupeau" afin de maintenir une couverture uniforme et d’éprouver un système qui permet de faire passer un signal à travers le réseau de ballons pour le transférer vers le réseau Internet sur Terre.
« Si tous les tests se passent bien, cela signifiera alors que nous sommes prêts pour un lancement commercial » a annoncé Mike Cassidy, en charge du projet Loon, lors d’une conférence de presse. De son côté, Sergey Brin, le cofondateur d'Alphabet, a ajouté que le projet Loon pourrait éventuellement être déployé aux Etats-Unis pour combler les trous du réseau. « Je pense que cette technologie est compatible avec la plupart des pays », a-t-il assuré.
Google n’est pas le seul à plancher sur de nouveaux procédés pour apporter Internet aux 4 milliards de personnes sur la planète qui n’y ont pas encore accès. Facebook développe des drones solaires dont le premier prototype Aquila a été testé fin mars.