Consommer davantage de protéines végétales ? Ce serait souhaitable, affirment en coeur agroécologistes et nutritionnistes. Et pour les industriels de l'agroalimentaire, la substitution des protéines animales par des protéines végétales peut s'avérer payante puisque leur production est moins onéreuse que la fabrication de la même quantité de protéines de boeuf.
Seul hic : ni la France, ni l'Europe ne sont autosuffisantes en protéines végétales. Rien que pour l'alimentation animale, qui constitue le plus gros des débouchés, « on ne couvre que 60 % de nos besoins », indique Benoît Carrouée, chef du service technique de l'Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines (Unip). Et ces besoins sont principalement couverts par le soja, importé d'Amérique, dont la fraction protéique représente 40 % de la matière sèche. En France, et en Europe, « les légumineuses fourragères ou à graines représentent aujourd'hui moins de 3 % des grandes cultures », ajoute Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint à l'agriculture à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Et pourtant, ces plantes dont les taux de protéines varient de 23-24 % pour le pois à 30 % pour la féverole et jusqu'à 36 % pour le lupin sont capables de fixer naturellement l'azote de l'air, et sont donc économes en apports d'engrais. Certes, la sensibilité de ce processus biologique au stress thermique et hydrique lié aux changements climatiques limite les rendements, mais les améliorations variétales ont été notables au cours des 20 à 30 dernières années.
Dans ce contexte, l'objectif le plus urgent pour les industriels de l'agroalimentaire consiste à sécuriser les approvisionnements et à augmenter les rendements. Par exemple pour le pois protéagineux, on développe des espèces cultivables en hiver, car celles de printemps sont sensibles à la sécheresse et aux[…]
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