
Une solution pour réduire la concentration de poussières dans l'air : la brumisation haute pression. Ici, dans une usine de cartons de la région lyonnaise.
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- « Domaine d'activité par domaine d'activité, tous les secteurs devront y venir », assure Francis Marcour, directeur de Pollair Environnement, entreprise spécialisée dans la dépollution de l'air. Comprendre : les réglementations deviennent de plus en plus contraignantes concernant les poussières et les odeurs, et il va bien falloir s'attaquer au problème.
Du traitement des déchets à l'agroalimentaire
Pour les odeurs, les premiers concernés seront les industries de compostage ou de traitement des déchets. Mais le secteur de l'agroalimentaire est également touché. Un texte récent limite notamment les concentrations en odeurs dans une zone de trois kilomètres autour des sites industriels, dans le but de protéger les riverains. Du côté des poussières, c'est le bois qui est dans le collimateur. « Ces particules sont particulièrement dangereuses. Elles provoquent des risques d'incendie et elles engendrent des problèmes respiratoires pour les travailleurs », détaille le spécialiste. Un récent arrêté oblige à rester sous la barre de 1 mg/m3 pour les poussières de bois.
Quelle stratégie adopter alors pour se protéger de ces nuisibles ? Pour les poussières, deux méthodes existent : l'aspiration et la brumisation. La première nécessite des aspirateurs dotés de filtres spéciaux qui rejettent un air dépourvu de poussières. Mais elle a ses limites. L'alternative est la brumisation haute pression : il s'agit d'une machine dotée d'un équipement de filtration de l'eau pour prévenir les risques de légionnelle. L'eau est portée à une pression de 60 à 80 bar. Des gouttelettes de 5 à 10 µm sont émises. Elles s'accrochent aux particules de poussière qui tombent au sol où l'eau finit par s'évaporer. « Le système peut être utilisé en permanence dans les ateliers fortement automatisés, ou encore dans des carrières », assure Francis Marcour.
Le rôle des huiles essentielles
Pour les odeurs, la difficulté est de les quantifier. Car quand bien même les normes encadrent-elles des concentrations en odeurs... sans une mesure fiable de ces taux, pas moyen de vérifier leur application. Des machines existent, mais elles restent inabordables pour ce genre d'application. Elles coûtent environ 100 000 euros ! « La seule solution reste les "jurys de nez", un échantillon de personnes chargé de trancher. Certaines normes préconisent que l'odeur ne doit pas être perceptible pour au moins 50 % de la population », explique Francis Marcour.
Malgré tout, les industriels devront de plus en plus prêter attention aux odeurs générées par leurs usines. Pour répondre à ce nouveau besoin, l'entreprise Pollair Environnement a mis au point un système spécialement dédié à la neutralisation des odeurs dans l'usine, le Pollair 5 000. Il s'agit d'un générateur de vapeur sèche, enrichie de molécules odorantes à base d'huiles essentielles. « Son avantage : elle n'utilise pas d'eau et réduit donc les risques d'irritation des parois respiratoires. Le système peut même être utilisé en plein air. Il s'adapte dans les conduits de climatisation, ou encore dans les cheminées. » L'usine de traitement des déchets qui sent la rose, c'est pour bientôt !
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