![[Portrait] Franck Molina, le fabricant de cellules](/mediatheque/3/3/9/000050933_600x400_c.png)
Médaille de l'innovation 2020 du CNRS, ce chercheur en biologie synthétique fabrique des cellules artificielles programmables afin de réaliser des tests de diagnostics bon marché et faciles d’emploi. Dernier en date : EasyCov, le test salivaire rapide du Covid-19.
Dépister le Covid-19, le diabète, sexer les œufs de poule… Franck Molina, directeur de recherche en biologie au CNRS, foisonne d’idées. À Montpellier, au sein du laboratoire mixte Sys2Diag qu’il dirige, ses équipes ont mis au point en trois mois un test rapide et bon marché de dépistage massif du Covid-19. Il s’apprête désormais à commercialiser un test de diagnostic du pré-diabète avec SkillCell, et un autre pour la dépression avec Alcediag. La carrière éclectique de Franck Molina est rythmée par les transferts industriels d’innovations au service de la santé et depuis peu de l’environnement.
Son virage vers les tests de diagnostics date de 2007, quand il se lance dans un pari fou : fabriquer le vivant. « Nous étions le premier groupe de recherche à faire de la biologie synthétique en France. » À l’époque, d’autres reprogramment des bactéries, mais lui veut construire à partir de zéro une cellule artificielle non vivante, capable de mesurer des paramètres biologiques et de prendre des décisions seule [lire l’encadré]. Une sorte de circuit électronique sans pile. Vous trouvez que cela ressemble à de la science-fiction ? « Quand les gens ont cette réaction, c’est un bon point de départ, c’est ma vision de la rupture, affirme Franck Molina. Ma stratégie est cependant d’avoir toujours une idée concrète pour y arriver. »
Et il y arrive, avec à la clé, la médaille de l’innovation 2020 du CNRS. Son succès repose sur une approche interdisciplinaire de la biologie, forgée dès l’université, où il papillonne : première année en physique, licence de biochimie option math-physique, tout en « s’incrustant dans les cours des copains » en psychologie ou économie. Et pour que ses idées ne se limitent pas aux publications scientifiques « qui ne soignent pas », il s’entoure systématiquement d’utilisateurs et d’industriels. En 2017, ses cellules artificielles programmables sont brevetées et Alcen s’embarque dans l’aventure : la filiale SkillCell est créée pour commercialiser la technologie.
Cellules artificielles pour tests de diagnostic rapide
Les cellules artificielles sont utilisées pour fabriquer des tests de diagnostics bon marché, rapides, qui ne nécessitent ni professionnel de santé ni laboratoire. Ils s’apprêtaient à obtenir le marquage CE avant la crise sanitaire.[…]
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