
Un bateau plus habitué au grand large qu'aux berges de la Seine
© Philip Plisson
Le plus grand bateau solaire du monde, construit à des fins scientifiques, vient de faire une escale médiatique à Paris. Retour sur cette prouesse technologique.
Le PlanetSolar, plus grand bateau solaire du monde, a fait escale à Paris voici quelques jours afin de rencontrer le public, alors qu’il passe le plus clair de son temps au large. En effet, après un premier tour du monde en 2010, le PlanetSolar sous le commandement de Gérard d'Aboville vient de terminer une mission scientifique de 8 000 km dans l'Atlantique, afin d'étudier les échanges d'énergie entre l'océan et l'atmosphère.
PlanetSolar est un catamaran de 31 mètres de long pour 15 m de large fonctionnant exclusivement grâce à l'énergie contenue dans la lumière. Les parties amovibles supplémentaires, portant sa largeur à 23 m, lui permettent d'exposer au soleil un total de 29 000 cellules photovoltaïques représentant 516 m². Le rendement des panneaux solaires de 18,8 % aboutit à une puissance photovoltaïque installée de 93,5 kW, alors que la puissance motrice maximale est de 120 kW et la consommation moyenne des moteurs de 20 kW, à la vitesse moyenne de 5 nœuds (9,25 km/h). Des données qui font de lui le plus grand bateau solaire au monde.
Afin de l’adapter parfaitement au travail qu’il doit réaliser et à la source d’énergie choisie, l’architecte naval néo-zélandais Craig Loomes a opté pour une coque de catamaran supportant un berceau central, réalisée en matériau composite à base de fibres de carbone. Ce qui a permis de limiter la masse du bateau à 89 tonnes. Les ingénieurs ont optimisé la collecte et le stockage de l’énergie dans 6 blocs de batteries lithium-ion, une technologie qui procure une puissance et une densité d’énergie maximales et permet une autonomie de navigation inédite à ce jour. Mais ils ont aussi largement travaillé sur l’aérodynamique et la propulsion du bateau.
Ce sont les chantiers navals Knierim Yachtbau, à Kiel en Allemagne, qui se sont chargés de la construction qui a durée 14 mois, avec une mise à l’eau intervenue en mars 2010.
Jean-François Prevéraud
Pour en savoir plus : http://www.planetsolar.org