Les verres noirs, ou verre TeX, ont été mis au point en 1995 par le Laboratoire Verres et Céramiques (LCV) du CNRS-Université de Rennes. Ils sont opaques, bloquant la lumière visible, mais transparent à une très grande partie du rayonnement infrarouge (IR).
Ces propriétés conjointes à un prix élevé les ont très longtemps réservés au seul domaine militaire, pour les systèmes de vision nocturne par infrarouge.
Or, depuis quelques temps, les progrès technologiques ont déjà permis de réduire les coûts. A titre d'exemple, une caméra infrarouge coûtait 1 M.F. Aujourd'hui, elle revient à 300 000 F.
Devenus accessibles, ces verres sont progressivement adoptés sous formes de lentilles par les marchés civils de la surveillance, du contrôle thermique (détection d'un court-circuit, de l'échauffement d'un pneu, de la localisation de foyers d'incendie dans la fumée, de fuites thermiques, etc.) ou, plus gros marché, de l'assistance à la conduite automobile de nuit ou par temps de brouillard.
Aujourd'hui, le laboratoire LCV teste des techniques de spectroscopie infrarouge in situ à l'aide de fibres optiques IR. Cette technique permet de recueillir des informations sur les signatures des groupements fonctionnels de protéines en vue d'effectuer un diagnostic de dysfonctionnement métabolique de tissus.
Plus généralement, ces nouvelles fibres optiques permettront de suivre une réaction à l'intérieur d'enceintes difficiles d'accès et de fournir des informations locales en chimie et en biologie. Par exemple, il est possible d'analyser en continu la teneur en glucose présent dans un jus de raisin, et de détecter l'apparition du produit de fermentation (l'éthanol) contenu dans le vin.Ph.B.