
Olivier Ceberio, "surfeur du dessalement", a été distingué dans la catégorie développement durable du Prix des ingénieurs de l'année 2012, décerné par Industrie & Technologies et l'Usine Nouvelle, pour un système de récupération de l'énergie des vagues permettant de désaler l'eau de mer.
Il se voyait astronaute, il explore désormais le potentiel de la planète bleue. C’est à Boston, aux États-Unis, qu’Olivier Ceberio, 40 ans, exerce ses talents. Resolute Marine Energy (12 salariés), dont il est le directeur des opérations, a développé un dispositif permettant d’alimenter de petites unités de dessalement d’eau de mer grâce à… l’énergie des vagues.
Un convertisseur d’énergie des vagues est fixé au fond de l’océan à proximité du rivage. Quand une vague passe, le plan oscille et utilise ce mouvement pour pomper l’eau de mer. Cette eau de mer « sale », qui ne peut être utilisée directement pour le dessalement, est envoyée sur la côte : son énergie est transférée à de l’eau de mer « propre » venant d’un puits creusé sur la plage. C’est ce second flux de mer, stabilisé en pression et en débit, qui rejoint l’unité de dessalement par osmose inverse. « Le système permet de produire 2 000 m3 d’eau douce par jour en utilisant cette énergie, sans qu’il y ait besoin de la convertir en électricité », avance l’ingénieur avec une légère pointe d’accent américain.
Rien ne le destinait pourtant dans cette voie-là. Diplômé de l’École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques de Besançon et d’un master à Supaéro, il rêvait plutôt d’espace. Il décroche son premier job chez Starsem, une société franco-russe spécialisée dans la commercialisation des services du lanceur russe Soyouz. « J’ai eu la chance d’avoir des responsabilités très tôt. Au bout de six mois, j’étais chargé du lancement du satellite Cluster II. » Il y restera huit ans, avant de changer radicalement de cap. « Je devais monter ma boîte et aider les gens. » Cette nouvelle vie ne pouvait se réaliser qu’aux États-Unis.
Son Déclic
"Alors que j’étais à 200 mètres du pas de tir lors du lancement de Mars Express, au cosmodrome de Baïkonour, j’ai réalisé que je ne serais jamais astronaute. J’ai décidé de changer de vie."
Camille Chandès
Les autres nommés :
Nicolas Barthel, R & D lab manager chez Solvay-Rodhia Rare Earth Systems, pour la valorisation des terres rares
Ronan Guiziou, chef de projet innovation, Alstom Renewable Power, pour la conception d ‘un aérogénérateur éolien offshore