Les mécatroniciens de l'automobile sont tout au plus deux cents en France... un village.
Disséminés entre les deux constructeurs
français et quelques grands équipementiers de l'automobile, les Bosch, Siemens, Delphi... Plus une poignée chez les fournisseurs d'outils logiciels comme Etas. Ils se croisent au salon RTS (temps réel) et à Equip'Auto.
En revanche, fort peu de formations initiales. Il est vrai qu'historiquement, la mécanique est une affaire de grandes écoles et l'informatique un art d'universitaires.L'ESIEE (École supérieure d'ingénieurs en électronique et électrotechnique),
à Marne-la- Vallée, a cependant mis en place une filière temps réel très adaptée au métier de la mécatronique.
Avoir un grand sens de la communication
Pascal Chaumette dirige le groupe algorithmique de la division châssis de Delphi (Villepinte). Siège des grandes fonctions de liaison au sol, suspension, roulis, direction, répartition de freinage..., envahies par l'électronique. Il anime une équipe entre dix et vingt personnes. Il explique: «Un projet de mécatronique commence par de la simulation pure dans des environnements comme MatLab Simulink ou Adams, où l'on intègre le système à l'étude dans un modèle dynamique du véhicule. »
Ensuite, les algorithmes sont déployés en simulation réelle, avec de vrais actionneurs sur des bancs d'essais. Ce que Pascal Chaumette nomme :
« Exposer le modèle au réel. » Et la validation se poursuit, sur piste, dans des prototypes instrumentés. Le code informatique est généré automatiquement vers les calculateurs d'essais. Et la tendance est aujourd'hui de générer jusqu'au code qui équipera les microcontrôleurs embarqués.
Si l'équipe de Pascal Chaumette comprend quelques purs informaticiens et quelques experts en électronique, les véritables mécatroniciens sont plutôt « des ingénieurs très polyvalents en électronique, temps réel, simulation, traitement du signal, mécanique...,des gens qui ont une vision système. Il faut qu'ils soient dotés d'une forte personnalité, avec un sens poussé de la communication ». Car, bien évidemment, lors de ?l'exposition du modèle au réel?, le spécialiste en |
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Thierry Mahé