L'informatique change en permanence. La preuve : IBM a acquis le sens de l'humour. Big Blue n'hésite ainsi pas à parler de sa nouvelle famille de mainframe qui a été annoncée hier en France, sous son nom de code : 'T-Rex', autrement dit le Tyrannosaurus Rex. Une allusion en forme d'auto dérision à ceux qui qualifiaient les mainframes de dinosaures.
A vrai dire, le dinosaure semble plutôt bien se porter. Sans que cela ait l'effet d'un raz de marée, il est vrai que l'e-business, en particulier, remet l'ordinateur central au goût du jour. Nombre de grandes entreprises commencent à considérer qu'il est plus simple et plus efficace de consolider un ensemble d'applications sur un seul puissant mainframe plutôt que sur des armadas de petits serveurs.
IBM, fort du portage de Linux sur ces machines, veut, et peut, en profiter à plein. C'est le sens de sa réaffirmation forte en tant que constructeur-de-mainframes-qui-entend-bien-le-rester qui accompagne le lancement de cette famille.
La famille des T-Rex, autrement dit les z-990, qui font tourner simultanément des application sous Linux, Unix ou z/OS (le système d'exploitation 64 bit mainframe dIBM) ne manque pas d'arguments.
Le premier est la puissance. Dans sa configuration maximale (32 processeurs) le z-990 atteint 9000 Mips, soit près de 3 fois plus que la génération précédente (z-900).
Pour atteindre ces performances IBM s'appuie sur son savoir faire technologique. Les unités centrales du T-Rex se présentent sous la forme de tiroirs comprenant chacun un module de 8 processeurs et 64 Go de mémoire. Quatre tiroirs amènent logiquement à... 32 processeurs.
Les modules processeurs sont une vraie merveille technologique. Sur un substrat céramique chacun inclut 8 processeurs et composants annexes, soit en tout 16 composants, pour un total de... 3,2 milliards de transistors! Les composants eux utilisent les technologies cuivre d'IBM ainsi que les substrats SOI (silicium sur isolant).
Le second argument massue du z-990 est l'évolutivité, avatar de ce qui est le coeur de la stratégie d'IBM : l'informatique 'on demand'. En l'occurence cette évolutivité a deux facettes : une technologique et une... contractuelle.
Technologiquement c'est la possibilité de faire évoluer la machine instantanément par simple enfichage d'un tiroir de 8 processeurs.
Contractuellement, c'est ce qu'IBM baptise 'on-off computing on demand'. En clair, la possibilité d'utiliser une puissance accrue en cas de besoin ponctuel.
Concrètement, lorsqu'il achète une machine, l'utilisateur paie pour l'utilisation d'un certain nombre de processeurs. L'architecture par groupe de 8 processeurs fait qu'il disposera généralement d'un ou plusieurs processeurs inutilisés (pour lesquels il ne paie donc pas). Ce que ce service offre est la possibilité des les 'activer' en cas de besoin.
Leur utilisation est facturée à la journée et, selon, IBM, il suffit d'une heure pour mettre le service en oeuvre et réveiller les processeurs dormants.
Le prix de ces machines ? 'C'est très compliqué, il n'y a pas de prix catalogue etc., etc.' dit IBM qui affirme en revanche 'que le coût d'utilisation est bien inférieur à celui de la génération précédente'.
Tout ce qu'on saura c'est qu'il n'est pas question d'adopter un T-Rex pour 'moins d'un million d'euros' et que 'deux banques françaises en ont déjà commandé', dont l'une pour faire tourner une application CRM.
Franck Barnu
Pour en savoir plus
- Tout sur le T-Rex en français à http://www-1.ibm.com/servers/fr/eserver/zseries/announce/z990/