PRODUCTION La société girondine Luxener s'inspire des techniques d'assemblage électronique dans le spatial pour booster les performances de ces nouvelles sources lumineuses. À la clé, une augmentation de 40 % du flux lumineux et un décuplement de la gamme de puissance.
Des lampes LED offrant un rendement lumineux de 100 lm/W et l'équivalent de 300 W en éclairage à incandescence. Ces prouesses incroyables sont obtenus, non pas par Philips, Osram ou General Electric, mais par une petite société girondine : Luxener. Son patron Hervé Finan, ven u du laboratoire d'électronique de Bordeaux, espère bientôt porter le rendement lumineux à 130 lm/W et étendre l'offre à l'équivalent de 500 W en incandescence, contre aujourd'hui au maximum 70 lm/W et 40 W pour les produits des trois ténors de l'éclairage mondial. Son secret ? L'utilisation de la technique d'assemblage de puces Gold Ball Bonding servant à l'élaboration de circuits électroniques pour le spatial.
Les lampes LED traditionnelles sont construites à partir de puces LED encapsulées dans des boîtiers contenant un réflecteur optique. Luxener part, elle, de zéro, en utilisant des puces LED nues qu'elle soude sur le circuit par des billes en or, et non plus par une soudure à base d'étain. En s'affranchissant du boîtier, ses ingénieurs gagnent non seulement en miniaturisation mais aussi en flexibilité pour optimiser l'emplacement des puces sur le circuit et la dissipation thermique, un problème clé dans l'éclairage LED. La société utilise son propre réflecteur optique conçu pour booster les performances. Hervé Finan reste discret sur les innovations dans ce domaine, car les cinq brevets déposés sont en cours de validation par l'Inpi. « Les réflecteurs optiques, intégrés dans les puces LED en boîtier, diminuent le flux lumineux de 20 à 40 %. Avec notre technologie, nous réduisons les pertes entre 3 et 6% », affirme-t-il.
Luxener, qui mène ce développement depuis 2003, se fournit en puces LED chez l'américain Bridgelux et bientôt chez le taïwanais Epistar. Ses produits, qualifiés par le CSTB, s'adressent aux collectivités locales, aux entreprises et au grand public. Leur fabrication est pour le moment sous-traitée en Chine en attendant une aide publique pour la mise en place d'une production en France.
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