A partir des mêmes composés que le corps utilise pour cicatriser, Gary Bowlin et ses collègues de la Virginia Commonwealth University (à Richmond) ont conçu ce qui pourrait devenir un pansement naturel. Dans l'édition du 12 février des Nano Letters, ils expliquent qu'ils ont réalisé une structure à base de fibres de fibrinogène (protéine de coagulation du sang) de 80 nanomètres de diamètre.
A titre de comparaison, les fibres de fibrinogène naturelles présentent un diamètre de 82 à 91 nanomètres. Cette structure sous forme de ' mat ', c'est-à-dire de fibres agglomérées, pourrait être disposée directement sur une plaie pour favoriser la cicatrisation, sans avoir à être enlevée ensuite car elle est absorbée par le corps.
Pour produire ces fibres, les chercheurs utilisent la technologie d"electrospinning'. Il s'agit de mettre en contact une solution de fibrinogène avec une buse pointée vers une cible métallique. Un champ électrique est alors appliqué entre la buse et la cible métallique, puis on augmente son intensité jusqu'à ce qu'elle soit supérieur à l'énergie de surface de la solution. Un jet de liquide se crée alors et se transforme en fibre solide (par évaporation du solvant) avant qu'il n'atteigne la cible.
Ces chercheurs avaient auparavant exploité cette technique pour produire de minuscules vaisseaux sanguins à partir de collagène. Ils ont depuis cédé la licence de cette technologie, à savoir le procédé et les produits à venir, à la société NanoMatrix (Santa Cruz, Californie).
Pour en savoir plus:
www.vcu.edu
www.nanomatrix.com
Michel Le Toullec