Le dioxyde de titane, présent dans le mélange, détruit une partie des polluants atmosphériques par effet photocatalytique.
L'activité photocatalytique a été mise à profit depuis plusieurs années par Ciments Calcia pour obtenir un effet autonettoyant sur les façades des bâtiments. Fort de son savoir-faire acquis et démontré sur des ouvrages comme la Cité des arts et de la musique de Chambéry ou l'Eglise Dives in Misericordia de Rome, l'industriel s'attaque aujourd'hui à l'une des principales causes de mortalité précoce pointée par l'OMS : la pollution atmosphérique.
Le fruit de ces travaux de recherche, dont une grande partie a été menée par le centre technique du groupe Italcementi dans le cadre du projet européen Picada, est une nouvelle formulation de ciment, le TX Aria. Le principe actif demeure toujours le dioxyde de titane (TiO2), mais la discrétion est de rigueur. « Il est introduit au ciment sous une forme particulière dans des stations de mélange dédiées », révèle sans plus de précisions, Jean-Philippe Vacher, le responsable du service innovations de Ciments Calcia. « Ce principe actif se régénère de lui-même », ajoute-t-il.
Dans la pratique, le ciment permet de réaliser des revêtements minéraux, des mortiers, des enduits et des bétons capables de réduire, par oxydoréduction, les substances gazeuses nocives : oxydes d'azote, ozone, composés organiques volatils (benzène, toluène). Des résultats qui ont été vérifiés in situ, sur des ouvrages expérimentaux à Milan et Bergame, ainsi que sur le site pilote expérimental, unique au monde, mis en place à Guerville (Yvelines). Dans cette rue canyon à l'échelle 1/5e, qui reproduit les conditions dynamiques et l'activité polluante d'une artère urbaine, « nous avons atteint des taux de destruction de 20 à 80 % de la teneur en NOx », souligne Jean-Philippe Vacher.
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