Un bâtiment qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme : voilà le principe du bâtiment à énergie positive. Le nouveau siège social de la SSII Steria en est le plus vaste exemple en France. Pour atteindre cet objectif, Bouygues Immobilier a privilégié une double démarche : produire renouvelable, et limiter les besoins énergétiques.
Cogénération et solaire bien intégrés
La moitié de la production électrique est fournie par 4 200 m2 de photovoltaïque. Les panneaux de silicium recouvrent ombrières de parkings, façades, et toiture grâce à des systèmes d'intégration adaptés. L'autre moitié est fournie par trois chaudières à cogénération utilisant de l'huile végétale. Elles assurent également le besoin de chauffage en hiver. Au total, l'immeuble produit 64 kWh/m2/an d'énergies renouvelables. Pour atteindre l'énergie positive, la conception bioclimatique de l'immeuble entre en jeu. Un éventail de choix techniques, de la conception à l'équipement du bâtiment, limite ses besoins énergétiques globaux à 62 kWh/m2/an, en incluant les consommations du futur utilisateur.
Les façades de Green Office, orientées au sud, et l'agencement des 40 % de surfaces vitrées, favorisent l'apport de lumière et de chaleur naturelle. Mais la mesure phare du projet reste le pari de s'affranchir d'un dispositif de climatisation énergivore. En été, des ouvrants automatiques laissent passer l'air extérieur par la façade durant les heures fraîches de la nuit. Cette source froide est stockée dans les dalles de béton qui plafonnent les locaux. Matériau à forte inertie thermique, le béton diffuse lentement les « calories de froid » dites frigories accumulées, ce qui lisse la température tout au long de la journée.
Gestion énergétique centralisée
Pour exploiter pleinement ces dalles de béton, les faux plafonds ont été abandonnés. Bouygues les a remplacés par des panneaux apposés directement aux plafonds, baptisés velums, qui assurent les fonctions habituelles des faux plafonds : diffusion du chauffage, étouffement sonore, éclairage. Ces plates-formes intelligentes intègrent également des capteurs de luminosité et de présence pour adapter automatiquement l'ambiance aux besoins de l'utilisateur.
Car Green Office est truffé de capteurs : 20 000 sur les 23 000 m2 de surface totale. Dans chaque zone, tout est mesuré en permanence : température, humidité, luminosité... ce sont les yeux du système de gestion énergétique central.
Véritable chef d'orchestre du réseau, la gestion technique du bâtiment (GTB) centralise ces informations pour optimiser la consommation globale des équipements : éclairage, consigne de chauffage, stores, ouvrants de façade, et brasseurs d'air.
Les niveaux de consommations et de production du bâtiment sont garantis à Steria pour neuf ans grâce à un contrat de performance énergétique (CPE). Un logiciel, baptisé Siego, est arbitre du contrat. Il récupère les données brutes en provenance de la GTB pour analyser les performances énergétiques poste par poste, et identifier les surconsommations d'une manière intelligible pour un utilisateur néophyte. Au-delà de ses performances, Green Office se veut ainsi un banc d'essai pour le pilotage durable des bâtiments à énergie positive.
- 4 200 m² de panneaux photovoltaïques - 20 000 capteurs répartis sur 23 000 m² pour réguler les consommations - 64 kWh/m²/an production énergétique - 62 kWh/m²/an consommation énergétique - 46 MWh/an surplus d'électricité vendue à EDF
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