
Le portiques sont déployés pour détecter les niveaux de radioactivités trop élevés
© Saphymo
De nombreux secteurs utilisent des radionucléides naturels ou artificiels dans leur activité, produisant des déchets potentiellement radioactifs. Les sites concernés sont très divers : hôpitaux, centres de recherche, centres de traitement, de tri et de transfert de déchets, aciéries, etc. Ils s’équipent donc de portiques de détection permettant de vérifier l’innocuité des matériaux sortants. Ces portiques sont également utilisés dans le domaine de la sécurité, notamment pour les contrôles aux frontières.
« Les portiques identifient deux types de particules émises par les matériaux radioactif : les neutrons et les rayonnements gamma. Ils émettent une alarme lorsque les seuils acceptables sont dépassés. Seulement, les capteurs de neutrons actuels emploient de l’helium 3, un gaz de synthèse qui connait une pénurie au niveau mondial », explique Mehdi Gmar, directeur de recherche au CEA List.
Deux détections simultanées
En partenariat avec Saphymo, fabricant de portiques de détection, les équipes du CEA List ont donc implémenté un capteur gamma standard pour le rendre capable d'identifier les deux particules à la fois. Basé sur la technologie des scintillateurs plastiques, celui-ci émet un signal lumineux lorsqu’il est frappé par une particule. Ce signal lumineux doit être converti en signal électrique pour être analysé. L’innovation se situe dans la numérisation ''haute fidélité'' (à une fréquence de 1GHz) du signal, et dans les algorithmes qui vont l'inspecter à la loupe. Les chercheurs du CEA parviennent ainsi à différencier avec précision les signatures des neutrons et des rayons gamma. « On peut faire un parallèle avec une photo numérique : plus la photo comporte de pixels, plus il est facile d’en distinguer les détails », schématise Mehdi Gmar.
Grâce à cette couche logicielle, qui éclipse les capteurs à l’hélium 3, Saphymo va développer une nouvelle gamme de portiques plus compétitive.
Hugo Leroux