
Le Scorpio HOT est une version fonctionnant à température plus élevée que le Scorpio-MW ici représenté.
© DR
La détection infrarouge n’aura plus besoin d’être refroidie autant qu’on le fait aujourd’hui. Sofradir, le fabricant français de détecteurs infrarouge pour applications militaires, spatiales et industrielles, a réussi à développer un détecteur qui fonctionne à une température moins basse. Son prototype est présenté sous le nom Scorpio HOT lors du symposium SPIE 2011 Defense and Security, qui se déroule du 25 au 29 avril, à Orlando, en Floride (Etats-Unis).
Ce détecteur sensible dans la bande 3-5 micromètres fonctionner à une température de 150K (-123°C). Il consomme moins de 2W, c’est-à-dire environ un tiers de l’énergie nécessaire pour les détecteurs disponibles aujourd’hui.
Plus le détecteur infrarouge fonctionne à haute température, moins il requiert d’énergie pour le refroidir. Les détecteurs standard de Sofradir, basés sur la technologie MCT (Tellure de mercure et de cadmium) développée il y a 25 ans au CEA-Leti, nécessitent d’être refroidis à 90K (-183 °C). Leurs équivalents de Lockheed Martin ou SCD en technologie InSb (Indium Antimonide) sont conçus aux alentours de 77K (-196°C). En montant à 150K, le détecteur Scorpio HOT constitue un progrès significatif en termes de consommation, de puissance et donc d’autonomie des batteries.
Selon David Billon-Lanfrey, directeur technique de Sofradir, il réduit de 70 % la consommation d’énergie du système de refroidissement et de près de la moitié la consommation globale du détecteur. Il estime la diminution de l’encombrement de 30 à 40 %. Autant de gains qui répondent aux besoins militaires de réduction du poids des équipements pour les combattants du futur. Les équipements des soldats d’infanterie peuvent peser en moyenne entre 20 et 40 kg. Les batteries contribuent de manière significative à ce poids. Ainsi, toute diminution de la consommation permet de réduire le poids des batteries ou de gagner en autonomie.
Sofradir est parvenu à ce résultat en optimisant la couche de passivation, qui protège les photodiodes, et la matrice de lecture, et en modifiant certaines étapes du procédé de fabrication. Le spécialiste français affirme que cette montée en température est obtenue sans compromis sur les performances du détecteur.
La technologie est au stade du développement et le passage en production en vue d’une commercialisation est prévu avant la fin de l’année.
Ridha Loukil
Pour en savoir plus : http://www.sofradir.com/