
La Dynamo se propulse grâce à un moteur de cyclomoteur
© Denemark Technical University (DTU)
Imaginez un trajet Paris-Lyon avec un seul litre de carburant. Un carburant obtenu avec… de la paille. Irréaliste ? C’est pourtant une partie de plaisir pour Dynamo. La petite Danoise s’est taillé la part du lion durant le Shell Eco-marathon, sorte de grand prix de l'efficacité énergétique, en triomphant dans la catégorie concept urbain. Cette catégorie récompense des voitures ''réalistes'' qui pourraient, moyennant quelques adaptations, nous permettre de vadrouiller dans les rues des villes aussi facilement qu’avec nos citadines.
Développée par l’équipe Roadrunners, des étudiants de l'Université technique du Danemark (UTD), la Dynamo l’a emporté face à trente-cinq équipes universitaires concurrentes. Elle a été capable de rouler 509 km avec un seul litre d’éthanol de paille, quand son plus proche concurrent n’a effectué ''que'' 397 km avec un litre d’essence.
Un moteur de 50 cm3
Ce succès illustre avant tout la recherche menée à l’UTD en matière de biocarburants et d’efficacité énergétique. Il récompense la persévérance du professeur Jesper Schramm, qui assure un cours en génie de la combustion. Ses meilleurs étudiants voient chaque année leur projet inscrit en lice pour le Shell Eco-marathon. Résultat : en sept ans, ses élèves ont remporté six Grands Prix toutes catégories confondues.
Cette année, l'équipe du professeur Schramm a utilisé un moteur de cyclomoteur à quatre temps de 50 cm3 de marque Yamaha, dont l'important taux de compression est bien adapté à l’indice d’octane élevé du biocarburant. La Dynamo a été perfectionnée grâce à des essais en soufflerie afin d’affiner son châssis et d’optimiser sa performance aérodynamique.
Une vitrine pour l'éthanol de seconde génération
Autre acteur de cette réussite, la compagnie Inbicon. Cette filiale de l'énergéticien danois Dong Energy a fourni l’éthanol favori de Dynamo. Le succès de l'engin constitue une vitrine pour son usine pilote de production d’éthanol de ''seconde génération'', c’est-à-dire obtenu à partir de biomasse à forte teneur en lignocellulose, un polymère naturel très difficile à dégrader.
Hugo Leroux