
Le 4 mars, la Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) a mis-à-jour ses directives concernant les normes d’exposition aux ondes, inchangées depuis 1998. Malgré l’inquiétude croissante d’ONG et d’une partie des utilisateurs, l’arrivée des technologies 5G ne change pas la donne en la matière, selon l’organisme.
Peu après que le Conseil d’Etat a rejeté la demande de deux associations de suspendre le déploiement de la 5G pour des raisons de santé, un nouvel organisme de référence se prononce sur l’exposition aux ondes électromagnétiques. La Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) a mis à jour, le 4 mars 2020, pour la première fois depuis 1998, ses directives en la matière, évoquant non seulement la 5G mais aussi d’autres ondes radio (Wi-Fi, Bluetooth…). Peu connue du grand public, ses conclusions servent néanmoins de bases aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Globalement, l’ICNIRP, qui s’appuie désormais « sur plus de vingt années d’études scientifiques supplémentaires » ne modifie pas le seuil recommandé en 1998 de 41,2 volt/mètre. Et aucun changement majeur n’est indiqué pour les fréquences déjà utilisées ni même pour les fréquences 5G jusqu’à 6 GHz.
De nouvelles restrictions au-dessus de 6 GHz
Pour les fréquences supérieures à 6 GHz, qui seront exploitées pour certaines applications de la 5G, l’ICNIRP a ajouté des restrictions pour l'exposition à l'ensemble du corps, pour les expositions brèves (moins de 6 minutes) à de petites régions du corps et la réduction de l'exposition maximale autorisée sur une petite région du corps.
Si la Commission « reconnait qu’une part de la communauté s’inquiète des effets sanitaires de la 5G », son président Eric van Rongen assure qu’elle « ne causera pas de dommages si ces directives sont respectées ». Dans son rapport, la Commission précise aussi qu’il n’y a pas suffisamment d’études pour établir un lien entre l’exposition à des ondes et le développement de cancer, d'hyperélectrosensibilité ou de problème d’infertilité.
Cette publication relance également des débats là où les normes sont plus strictes que les recommandations de l’ICNIRP. Comme à Bruxelles, où le taux limite d’exposition est 50 fois plus bas : « L’ICNIRP souligne qu’il n’y a aucune preuve que des mesures de précaution additionnelles à ces guidelines entraîneraient des effets bénéfiques pour la santé de la population », explique la fédération industrielle belge Agoria au journal L’Echo. Celle-ci « réitère donc sa demande aux régions de s’aligner sur la norme internationale recommandée, sans quoi la Belgique ne pourra pas offrir les services que promet la 5G dans des domaines tels que la mobilité, la santé, la sécurité, l’industrie, l’enseignement à distance ».