Début laborieux pour l’édition 2004, avec des visiteurs qui manquaient à l’appel les premiers jours et une surface qui s’est rétrécie comme une peau de chagrin par rapport à l’édition précédente : 10 à 15% de moins.
Si l’affluence s’est un peu améliorée les jours suivants, la fréquentation reste très en dessous de celle de l’IMTS 2000. Aux deux halls fermés s’est ajouté un taux médiocre de remplissage des halls ouverts.
De nombreux constructeurs qui avaient retenue leur place ne sont pas venus et la surface occupée ne reflétait pas nécessairement la santé de l’entreprise. Surtout avec la règle de l’IMTS qui oblige les exposants à retenir leur stand d’une édition sur autre s’ils veulent garder le même. Or, dans deux ans beaucoup de choses peuvent se passer dans la vie d’une entreprise.
Cette atmosphère plutôt négative était cependant un peu améliorée par un climat des affaires plutôt bon selon les distributeurs et les autres spécialistes présents.
Quelques vingt-cinq sociétés françaises (Forest-Liné, Huron, AMV, Saint-Gobain, Berthiez, Missler, Sescoi, Num, Kopal, CCMOP…) étaient présentes.
Côté innovations s’est toujours un peu le désert à l’IMTS qui est devenu depuis plusieurs années plutôt un salon «busines ».
Remarquons tout simplement le retour des utilisateurs américains vers des machines simples pour la bonne et simple raison que les utilisateurs ne trouvent pas facilement les opérateurs capables de piloter les machines sophistiquées. Ce qui explique le succès de certains machines de constructeurs comme Haas ou Fadal.
L’industrie américaine investit dans la productivité et non pas en moyens qui accroissent la capacité. Explication : les responsables politiques américains ont découvert avec stupeur un bon matin les… délocalisations qui ravagent l’industrie manufacturière américaine.
On produit de moins en moins aux Etats-Unis, ce qui explique l’apparition de lois très dures comme l’Arm Procurement Act (qui vise la fabrication de l’armement américain avec des moyens de production étrangers).
En fait, il y a aux Etats-Unis une prise de conscience de la faiblesse de la machine-outil indigène. Il y a aussi les élections et on se demande outre-Atlantique si les aides octroyés par l’administration Bush qui vont jusqu’à la fin 2004 et qui permettaient de déduire le coût d’une machine continueront…
Autre constatation étonnante : à l’exception de Bystronic et de Trumpf qui n’avait qu’un petit stand consacré au… laser, aucun grand nom du formage n’était présent à l’IMTS. Il semblerait que les constructeurs de machines pour le travail de la tôle préféreraient le salon Fabtech à Cleveland (Ohio). Encore une preuve que l’IMTS et la ville de Chicago sont devenues trop chères ?
En tous cas, les prix de services au salon dépasse tout imagination : à titre d’exemple, pour l’installation d’un fax, il y a une personne qui le transporte du magasin au stand et une autre qui l’installe. Tous frais payés !
Jean-Paul Bugaud