ccLE PROBLÈME GARANTIR LA TRAÇABILITÉ DES PRODUITS
Depuis sa création en 2007, Implanet s'est interrogé sur la meilleure façon d'assurer la traçabilité de ses produits. Ses prothèses doivent en effet être suivies rigoureusement, depuis leur fabrication jusqu'à leur implantation. En cas de défaut sur un lot, le fabricant doit rappeler rapidement les produits incriminés. Il en va de la sécurité des patients. Pour cela, il faut identifier avec certitude les personnes concernées. « Si la traçabilité dans l'agroalimentaire semble acquise, il en va autrement dans le médical, confie Martin Braure de Calignon, ingénieur chez Implanet. Le milieu hospitalier utilise des étiquettes en papier pour associer un implant à un dossier de patient. Un procédé qui présente tous les risques : oubli, erreur, perte, etc. »
LA SOLUTION LE SUIVI PAR RFID
Pour fiabiliser la traçabilité et réduire les coûts, Implanet décide d'automatiser le suivi de ses produits. Deux technologies d'identification sont à l'étude : le code à barres 2D Datamatrix et l'étiquette radiofréquence RFID. Bien que plus économique, la première technologie pose des problèmes de vieillissement, car le code se détériore avec le temps. En plus, il est impossible d'identifier le produit en colis fermé, pour vérifier la conformité par rapport à la commande. Le fabricant bordelais opte alors pour la technologie RFID, seule apte à garantir une traçabilité fiable sur l'ensemble de la chaîne. Encore faut-il se plier aux contraintes médicales. Le milieu hospitalier n'aime pas les ondes radio, car elles peuvent perturber les équipements électroniques. C'est pourquoi Implanet choisit l'étiquette RFID passive de Tagsys. « Elle n'émet aucune onde électromagnétique, explique Martin Braure de Calignon. C'est le lecteur qui lit les données dans la puce en l'excitant. » L'étiquette RFID, collée sur l'emballage du produit, se lit à la fréquence de 13,56 MHz. Le lecteur retenu est un PDA durci du coréen M3 Mobile, représenté en France par Athesis. Mais l'étiquette RFID et le lecteur ne sont que la partie émergée de ce système baptisé Smart (Surgery Management Automated Recording and Tracing). Implanet a développé le logiciel qui associe à chaque produit un numéro unique d'étiquette RFID ainsi que le logiciel de traitement des informations lues par les lecteurs. Un portail Web, interfacé avec le logiciel de gestion intégré SAP de l'entreprise, donne une visibilité en temps réel, non seulement de la production, mais aussi des stocks et des interventions réalisées par les chirurgiens. Les praticiens y accèdent pour vérifier les stocks, suivre leurs commandes, localiser les implants ou consulter l'historique de leurs opérations.
Cette solution, conçue au départ pour les besoins internes, est proposée à tous les industriels de la santé sous le nom « Beep N Track ». Son déploiement a commencé d'abord chez Implanet en avril 2008, avant de s'étendre à ses 80 clients (hôpitaux, cliniques). Plus de 250 lecteurs sont déployés en interne.
LE BÉNÉFICE DES STOCKS RÉDUITS DE 25 À 50 %
Le premier bénéficie est la réduction des stocks de 25 à 50 % grâce à la visibilité en temps réel de la production. Mais c'est en cas de rappel que le gain est le plus important. « Quand on découvre un lot défectueux, il faut approcher tous les hôpitaux clients et déployer un énorme travail pour identifier avec fiabilité tous les patients concernés. Avec la solution Beep N Track, ce travail est vraiment simplifié », estime Martin Braure de Calignon. Par ailleurs, le système réduit de 75% les temps d'inventaire.
Implanet Fabricant de prothèses orthopédiques pour la hanche, le genou, l'épaule et bientôt le dos Créé en 2007 Implanté à Bordeaux 50 personnes Chiffre d'affaires 5,6 millions d'euros en 2009 80 clients (hôpitaux et cliniques)
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