Si la chimie était un sport, elle s'apparenterait plus à un marathon qu'à un sprint de 100 mètres. À 73 ans, Roger Guilard peut en témoigner. Cet agrégé de sciences physiques, titulaire d'un doctorat de chimie organique, doit encore aujourd'hui répartir son temps entre l'université de Bourgogne, deux start-up qu'il a cofondées, et une troisième société pour laquelle il est consultant scientifique. Malgré la diversité apparente de ces responsabilités, une même discipline apparaît en filigrane dans la vie professionnelle du scientifique : la chimie inspirée du vivant, et plus particulièrement de molécules partagées par un grand nombre d'organismes, les porphyrines. Ces protéines sont impliquées dans le transport de l'oxygène, par exemple au coeur de l'hémoglobine dans le sang, ou dans la chlorophylle des plantes.
Roger Guilard se découvre un intérêt pour la chimie alors qu'il étudie à l'université de Dijon, grâce à deux professeurs, Jean Tirouflet et Pierre Fournari. Leurs cours traitent de chimie organométallique, un sujet de recherche très moderne pour l'époque. Le jeune homme est fasciné par la possibilité de reproduire le vivant. Des années passées en visite à l'étranger, à Houston aux États-Unis, en Suisse ou au Japon, et la rencontre à Paris d'un grand scientifique américain, James Collman, vont façonner plus précisément son activité. Ce chimiste s'est fait connaître en expliquant le mode de fixation de l'oxygène à l'hémoglobine, via une porphyrine. Roger Guilard prend le[…]
Pour lire la totalité de cet article, ABONNEZ-VOUS
Déjà abonné ?
Pas encore abonné ?
vous lisez un article d'Industries & Technologies N°0960
Découvrir les articles de ce numéro Consultez les archives 2013 d'Industries & Technologies