
© AFP Eric Feferberg
Elle a enfin rendu son verdict. La commission Rocard-Juppé sur le Grand Emprunt préconise à l’Etat d’investir 35 milliards d’euros pour financer la recherche et l’innovation françaises. Son rapport propose de répartir cet investissement entre 7 axes prioritaires.
1. La recherche et l'enseignement supérieur : 16 milliards
La recherche et l'enseignement supérieur sont les principaux bénéficiaires (16 milliards d’euros au total) avec quatre priorités :
- Favoriser l'émergence de campus d'enseignement supérieur et de recherche d'excellence (10 milliards) ;
- Investir dans les équipements de recherche, soutenir l'innovation pédagogique et renforcer l'attractivité de la recherche en France (2 milliards) ;
- Créer quelques campus d'innovation de dimension mondiale, mieux valoriser les résultats de la recherche publique et soutenir la recherche partenariale (3,5 milliards) ;
- Favoriser l'égalité d'accès à l'enseignement supérieur et susciter l'intérêt pour les sciences dès le plus jeune âge (0,5 milliard).
2. Les PME innovantes : 2 milliards
La commission conseille d’encourager la création d’entreprises innovantes et l’innovation sociale avec un fond de 0,5 milliard d’euros. En supplément, 1,5 milliards d’euros seraient mobilisés pour faciliter l’accès au financement des PME innovantes.
3. Les sciences du vivant : 2 milliards
Un montant de 2 milliards d’euros vise à accélérer le développement des sciences du vivant. Il serait réparti entre un soutien dans les agro-biotechnologies (1 milliard), la création d’instituts hospitalo-universitaires (5 au maximum pour 0,5 milliard) et un fonds d’investissement dans l’alimentation et la santé (0,5 milliard).
4. L'énergie et les ressources : 3,5 milliards
Le rapport prévoit 3,5 milliards d’euros pour développer les énergies décarbonnées et l’efficacité dans la gestion des ressources. Pour cet axe, trois objectifs ont été définis :
- Développer les technologies énergétiques décarbonnées et l’économie du recyclage avec la création d’une Agence pour les énergies renouvelables (1,5 milliards)
- Créer des instituts de recherche technologique dans les énergies décarbonnées (1 milliard)
- Préparer les technologies nucléaires de demain (1 milliard)
5. L'urbanisme : 4,5 milliards
La ville de demain recevrait 4,5 milliards d’euros pour favoriser le développement de villes durables (2,5 milliards) et accélérer la rénovation thermique des logements sociaux (2 milliards)
6. La mobilité : 3 milliards
La mobilité du futur se verrait attribuer 3 milliards d’euros, répartis entre le développement des véhicules de demain (1 milliard) et l’innovation dans l’industrie aéronautique et spatiale (2 milliards).
7. Le numérique : 4 milliards
Enfin, 4 milliards d’euros seraient investis dans le numérique pour accélérer le passage de la France au très haut débit (2 milliards) et développer les usages et contenus numériques innovants (2 milliards).
Avec l’apport de financements privés, locaux et européens, ces 35 milliards pourraient, selon la commission Rocard-Juppé, atteindre 60 milliards d’euros.
Thomas Blosseville