Dans le numéro du 20 février de Nature (www.nature.com), David Müller et ses collègues de l’Université de Munich présentent ce qui pourrait révolutionner l’industrie des diodes électroluminescentes organiques (OLEDs). Et intéresser de très près les producteurs de dispositifs portables comme les téléphones cellulaires et autres organiseurs de poche.
Alors que les produits actuels sont fabriqués par un procédé de déposition sous vide de petites molécules électroluminescentes, l’équipe allemande a conçu un procédé en solution. Cette nouvelle méthode de fabrication de polymères électroluminescents présenterait comme principal atout -mais il est de taille- d’être beaucoup moins coûteux à mettre en œuvre.
Ces travaux sont réalisés en partenariat avec la société allemande Covion Organic Semiconductors (www.covion.com). Le procédé présenté dans Nature porte sur la production de OLEDs à trois couleurs (rouge, vert, bleu) composés de trois polymères en solution qui sont durcis par un procédé de réticulation photochimique (sous UV). Les polymères en question sont à base de spirobifluorène-co-fluorène fonctionnalisé à l’oxetane.
Les chimistes apprécieront de savoir que la polymérisation utilise la voie de la polycondensation Suzuki de l’ester diboronique et de deux ou plus dibromures aromatiques à une température de seulement 87 °C. Les polymères obtenus sont solubles dans la plupart des solvants organiques classiques.
Les diodes à trois couleurs sont ensuite produites par dépôt sur du verre traité à l’oxyde d’indium et d’étain (ITO, en anglais) d’un premier polymère. Le dépôt est illuminé sélectivement au travers d’un masque, puis la partie non durcie est éliminée par un solvant organique. L’opération est alors répétée pour les deux autres polymères.
Michel Le Toullec
Pour en savoir plus
- Lire l’article de Nature à http://info.nature.com/cgi-bin24/DM/y/ePn0Bgpso0Ch0LV0Ab