CETTE TECHNIQUE DÉTRUIT les bactéries au moyen de radicaux hydroxyles produit par projection d'un faisceau d'électrons.
Au Laboratoire de chimie de l'eau et de l'environnement de Poitiers (LCEE), un procédé de traitement de l'eau est développé : le bombardement par électrons. Au contact du liquide, les électrons produisent des radicaux hydroxyles, oxydant puissant qui peut minéraliser les matières organiques contenues dans l'eau. La principale difficulté réside dans le fait que ces groupements chimiques sont instables et difficiles à stocker.
« Cette solution est déjà employée pour désinfecter le matériel médical et les prothèses chirurgicales mais n'avait jamais été envisagée pour dépolluer l'eau », précise Nathalie Karpel Vel Leitner, une des chercheuses de ce projet, soutenu par l'Anvar, le CNRS et la région Poitou-Charentes.
Déjà plusieurs mètres cubes à l'heure traités
L'installation prototype, mise au point par le LCEE, s'appuie sur un accélérateur de particules, les électrons produits étant ensuite projetés sur un film d'eau d'un centimètre d'épaisseur, circulant à grande vitesse et protégé de l'air par une feuille de titane. « Nous sommes d'ores et déjà capables de traiter des débits de plusieurs mètres cubes à l'heure, précise Bernard Legube, responsable du LCEE. Pour passer à un niveau industriel, il suffirait de multiplier par quatre les capacités du dispositif existant. »
Ce procédé, pourrait s'utiliser en sortie des aéroréfrigérants pour détruire les germes avant le rejet de l'eau en rivière et aussi pour traiter tous les effluents chargés ou trop toxiques. Pour cette hypothèse, il faudrait raisonner comme pour un incinérateur, les liquides étant collectés sur le site de production puis transportés jusqu'au centre de dépollution.
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