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La centrale de Tchernobyl, en Ukraine, possède désormais son nouveau sarcophage, confinant le coeur du réacteur pour 100 ans. Après plus de trois décennies, cette catastrophe historique continue de fasciner et d'interroger.
Alors que s’achèvent les travaux de la pharaonique enceinte de confinement de Tchernobyl, piloté par Vinci, la mémoire de la catastrophe demeure vivace. Et continue d’intriguer, tant cet accident a longtemps été nimbé de secrets.
Le succès de la récente série produite par la chaîne américaine HBO, sortie en mai dernier, montre que le nucléaire continue à la fois de fasciner et de terrifier.
Une confiance aveugle
À la croisée entre le docu-fiction historique, et le film catastrophe, la mini-série est également un film d’enquête scientifique sur le fonctionnement des réacteurs RBMK, qui faisaient la fierté de l’ancienne Union Soviétique. Pour Anatoli Aleksandrov, président de 1975 à 1986 de l’institut Kourtchatov dédiée au développement de l’énergie nucléaire, ces réacteurs n’auraient été « pas plus dangereux qu’un Samovar ».
Si l’erreur humaine – un test qui a conduit à un « empoisonnement » au Xénon-135 du réacteur, bridant sa puissance, et la désactivation de mesures de sécurité pour la faire remonter - a été pointée du doigt, certains défauts de conception de ces centrales ont peu à peu été mis en évidence. Notamment, un système d’arrêt d’urgence trop lent et une absence d’enceinte de confinement du réacteur. Malgré tout, les enseignements de la catastrophe ont tardé à s’appliquer aux autres réacteurs RBMK d’URSS.
Derrière le souvenir de la catastrophe de Tchernobyl, il s’agit donc avant tout d’une leçon d’humilité face à l’atome et d’une invitation à se méfier des certitudes. L’accident de Fukushima, il y a huit ans, montre qu’il y a encore du chemin à parcourir.