
Le générateur de photons uniques Prometheus intègres des lasers, des filtres, de l'électronique et un petit cryostat.
© Cyril Frésillon / CNRS / Quandela
Avec son générateur de photons uniques intégré, la start-up francilienne a fait un bond vers l’ordinateur quantique optique. Et se lance déjà dans le développement d’algorithmes adaptés à sa technologie.
Prometheus trône dans le showroom de Quandela. La start-up a installé son générateur de photons uniques dans cette pièce qui donne sur le Campus Eiffel, près de la station de RER Massy-Palaiseau, à 20 km de Paris. Trois ans après sa création, cette spin-off du Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N-CNRS) a déménagé dans de nouveaux locaux qu’elle partage avec un autre fournisseur de hardware quantique français, Pasqal.
Finalisé en septembre, Prometheus est « la première source de qubits photoniques intégrée au monde », souligne Valérian Giesz, le PDG de Quandela. Il a fondé cette start-up avec son ancienne directrice de thèse, Pascale Senellart, médaille d’argent 2014 du CNRS, et Niccolo Somaschi, ancien post-doc dans la même équipe de recherche dédiée aux sources de photons uniques. « Aujourd’hui, Prometheus est dans cette salle, mais demain, je peux le charger dans un camion et l’envoyer n’importe où. »
C’est un produit commercial, mais c’est surtout pour Quandela la première brique de son futur ordinateur quantique optique. La start-up travaille déjà sur une seconde brique, logicielle. « Shane Mansfield, chercheur à La Sorbonne, a rejoint l’équipe en septembre 2020 et recrutera entre cinq et dix personnes pour développer des algorithmes compatibles avec des qubits photoniques, confie Valérian Giesz. Nous avons déposé un dossier à Bpifrance pour financer ce projet. »
La particule quantique par excellence
Quandela poursuit sa stratégie qui allie développement de son ordinateur et activité commerciale. Ce qui la distingue des autres start-up visant un calculateur quantique optique. « Nous vendons nos composants à des entreprises et centres de recherche partout dans le monde : Italie, Russie, Australie, Inde… », énumère Valérian Giesz. « Dès 2015, Valérian et Niccolo avaient compris qu’il y avait une demande pour nos sources de photons uniques », rappelait Pascale Senellart, en mars 2020, dans le podcast Decode Quantum.
Deux ans plus tard, leur start-up était créée. Cinq ans plus tard, elle propose « la technologie d’émission de photons la plus efficace au monde, avec des taux d’émission 20 à 30 fois plus élevés que ce qui existe à l’heure actuelle – ce qui permet de gagner un temps de calcul considérable », revendique son PDG.
Il faut dire qu’en se lançant dans le qubit photonique, Quandela a misé sur la particule quantique par excellence, celle qui a conduit à la naissance de la mécanique quantique au début du siècle précédent, celle avec laquelle Alain Aspect a démontré le phénomène d’intrication en 1982. « Les premières expériences de chimie quantique, de simulations de molécules, ont été réalisées avec des photons », ajoute Valérian Giesz.
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