Sur les 3,8 millions de tonnes de bisphénol A (BPA) produites annuellement dans le monde, 66 % servent à fabriquer du polycarbonate et 30 % des résines époxy. 11 % de ces dernières revêtent des boîtes et canettes et 3 % du polycarbonate est utilisé dans la fabrication de bouteilles et d’emballage. Mais obtenir plus d’information s’avère délicat. « L’inventaire des produits contenant du BPA reste imprécis», indique Marie Favrot, directrice de l’évaluation des risques nutritionnels à l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments
(Afssa). Rien, en effet, n’oblige les industriels à communiquer sur le sujet. Si certains récipients plastiques en polycarbonate portent, sur leur étiquette, un symbole en forme de triangle intégrant le chiffre 7, établir une liste précise de l’ensemble des produits concernés n’est pour l’instant pas possible. L’entrée en vigueur de la réglementation Reach n’y changera rien. « Ce règlement concerne les substances considérées comme dangereuses, ce qui n’est pas le cas du BPA », tranche Olivier Draulette, délégué général du Syndicat national des fabricants de boîtes, emballages et bouchages métalliques (SNFBM). Le 15 janvier dernier, l’agence américaine de sécurité sanitaire de l’alimentation et des médicaments (FDA), a annoncé son soutien à une réglementation qui faciliterait la collecte d’informations sur l’utilisation de ce produit. De son côté, l’Afssa envisage, comme d’autres pays, un recensement détaillé des dérivés du BPA, ainsi que des travaux sur l’exposition du consommateur français à ce produit.