LE PROBLÈME UN TOIT VIEILLISSANT
Arkema n'a pas eu le choix. Dans son usine de Serquigny (Eure), un toit vieillissant devait être restauré. D'abord parce qu'il contenait de l'amiante. Ensuite parce que le bâtiment, jusqu'à présent dédié au stockage, allait changer d'usage. Pour abriter des travaux de maintenance, la réglementation imposait une mise aux normes, notamment des ouvertures translucides. « Nous devions de toute façon démonter le toit et le désamianter. Nous avons eu l'idée, en plus, d'installer des panneaux photovoltaïques », raconte Sylvain Nisseron, responsable du bureau d'études du site. À une condition : s'assurer de l'étanchéité et de la durée de vie du toit.
Le chimiste a vite réalisé que son projet nécessitait les compétences techniques d'un expert. « Le photovoltaïque n'est pas notre métier », admet Sylvain Nisseron. Et le délai avant retour sur investissement - une dizaine d'années - était trop long : « sur nos fonds propres, nous ne pouvions pas dépasser deux à trois ans... »
LA SOLUTION UN BAIL DE 21 ANS
Arkema a confié le choix des équipements au spécialiste Neoen, une filiale de Direct Energy. Câbles, panneaux photovoltaïques, onduleurs... Pendant 21 ans, c'est Neoen qui sera propriétaire des équipements situés au-dessus de la charpente d'Arkema. Pourquoi 21 ans ? « Le tarif de rachat de l'électricité est garanti pendant 20 ans. Une année supplémentaire a été ajoutée pour inclure la durée du chantier », précise Hugues Defréville, responsable énergie solaire de Neoen.
Pour les panneaux photovoltaïques, le silicium cristallin a été privilégié aux couches minces. « Plus mature, il offre davantage de garanties en termes de rendement et de recyclage », justifie Hugues Defréville. Pour assurer l'étanchéité du toit, un liant en plastique a été placé entre les panneaux, qui se recouvrent partiellement. Quant aux lattages en bois soutenant les panneaux, ils sont séparés de l'isolation du toit par une couche de textile microporeux. Elle laisse passer l'air, mais pas l'eau.
Si Neoen a choisi les équipements, Arkema a préféré coordonner lui-même le chantier, « car nous connaissions le site », justifie Sylvain Nisseron. Un sous-traitant de Neoen a fourni les panneaux et a formé les employés du couvreur, qui ont installé à la fois le toit et les panneaux.
LE RÉSULTAT UNE ÉCONOMIE DE 150 000 EUROS
Neoen exploitera la toiture solaire pendant 21 ans en revendant lui-même l'électricité produite. Pour Arkema, l'opération est doublement gagnante. Non seulement Neoen a pris en charge l'achat des panneaux et leur pose, pour un coût total d'un million d'euros. En cas de problème d'étanchéité, le prestataire sera même responsable des réparations. Mais surtout, pour Arkema, le coût de restauration de son toit a été réduit de 27 %. Avec ou sans photovoltaïque, le bâtiment aurait de toute façon dû être remis aux normes. Le chimiste avait budgété 550 000 euros (sans photovoltaïque). Finalement, les panneaux solaires occuperont 1 320 mètres carrés, autant de surface en moins à couvrir. Pour Arkema, c'est une économie de 150 000 euros.
Groupe chimiste français Crée en 2004 par réorganisation de la branche chimie de Total 13800 personnes dans le monde Chiffre d'affaires 4,4 milliards d'euros en 2009 Usine de Serquigny (Eure) compte 400 employés Elle fabrique des polymères techniques, polyamides principalement
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