
Le 11 mars 2011, un séisme dévastateur était à l’origine d’une catastrophe nucléaire majeure sur la centrale nucléaire de Fukushima Daïchi. 5 ans après, il est toujours extrêmement difficile d’approcher la centrale. Les ingénieurs de TEPCO, assistés des spécialistes du nucléaire du monde entier, doivent rivaliser d’imagination pour stopper la contamination des sols et extraire les combustibles fondus des réacteurs.
Robotique, satellites, mur de glace… retrouvez dans notre dossier tous les aspects technologiques de l’accident nucléaire de Fukushima.
Funèbre anniversaire pour la centrale de Fukushima. Il y a cinq ans jour pour jour, la centrale de six réacteurs subissait de plein fouet les effets dévastateurs du séisme de magnitude 9 au large de l’Archipel, qui entraîne alors l’arrêt automatique de la réaction en chaîne des réacteurs en service. La température augmente rapidement, entraînant l’ébullition, puis la fusion partielle de trois réacteurs. Un scénario catastrophe rendu possible en raison de la perte des alimentations électriques des systèmes de refroidissement de secours dû au Tsunami qui suit le séisme. Au fianl, la catastrophe entraîne le relâchement d’importantes quantités d’effluents radioactifs, nécessitant l’évacuation d’environ 127 000 personnes.
En 2016, un mur de glace opérationnel
5 ans après, les réacteurs accidentés continuent d’être refroidis par des injections d’eau, dont une partie importante est rejetée dans la nature. 350 tonnes d’eau très contaminée sont aussi chaque jour pompées et traitées pour être recyclées ou stockées. Pour éviter la contamination de la nappe phréatique, un drainage a été mis en place pour en réduire le niveau sous les réacteurs. Depuis l’automne 2015, une paroi étanche côté mer permet en outre de prélever les eaux contaminées de la nappe en aval des réacteurs. Enfin un coffrage de 1400 mètres de long, le fameux « mur de glace » devrait être totalement opérationnel en 2016. L’idée est de construire un mur de glace tout autour des réacteurs pour empêcher les écoulements d’eau souterrains. Pour cela, ce « frigo » géant descendra jusqu’à 27 mètres de profondeur, jusqu’à une couche géologique étanche. Pour l’instant, toutes les canalisations qui faisaient le lien entre les réacteurs et la mer ont été bétonnées, puis les opérations de gel du sol vont commencer fin mars.
Quant aux réacteurs 1, 2 et 3, les éléments fondus du cœur – le corium, mélange des éléments radiocatifs de fission et des éléments métalliques du cœur lui du réacteur lui-même – sont très probablement au fond de l’enceinte de confinement en acier. Pour les extraire, il faudra utiliser des robots résistants à la très haute radioactivité ambiante.
Suite à l’accident, le Japon a mis à l’arrêt l’ensemble de son parc nucléaire de 54 réacteurs. 4 réacteurs, Sandai et Takahama, ont redémarré, et quinze tranches devraient être remises en service d’ici 2030, tandis que la construction de trois nouveaux réacteurs se poursuit. En 2030, le Japon vise une production d’origine nucléaire de 20 à 22%.